Nord Littoral du Dimanche 20 Août 2000

SPORT  LITTORAL

PRES DE QUATRE MILLE PERSONNES 

A 

JULIEN-DENIS

La fièvre du samedi soir (le retour) 

L'été est passé, la coupe de France a fait place au championnat de France amateur, mais à Julien-Denis, l'enthousiasme est resté la même. Devant près de quatre mille personnes, les "Sang et Or" ont rendu la fièvre à la ville. Le virus est tenace.

    Paroles...

Ladislas Lozano, coach du CRUFC : «Je suis très content, car l'équipe a mérité la victoire contre une forte formation dotée de qualités individuelles et collectives. Il y a eu beaucoup de situations de buts et surtout pour Calais. C'était un bon match d'un niveau supérieur au CFA et je pense que ce sera souvent le cas cette saison. Les spectateurs ont semblé satisfaits.
«Quant à l'intégration des nouveaux, les gens qui sont là sont très matures et tout se passe bien.»

Grégory Deswarte, défenseur du CRUFC : "Ils ont commencé par abuser du jeu long et nous ont souvent pris à ce jeu. Ensuite on a joué plus bas et au fur et à mesure on a posé le jeu. C'est vrai qu'ils ont cherché à imposer leur physique du côté droit de notre défense, mais Stéphane Szczepaniak savait qu'il aurait beaucoup de boulot, et il l'a bien fait. C'est important pour notre défense car ça fait deux matches qu'on gagne et sans prendre de but."

Cédric Schille, gardien du CRUFC : "On a fait un bon match en étant dedans tout de suite. En gagnant par deux à zéro, on se rachète un peu, pour ce qui est de la manière, du match de Haguenau. Cette victoire était importante pour nous et pour le public. Mais on va s'attendre à un championnat difficile car notre statut de finalistes de la coupe de France va nous suivre. On y est préparé, même s'il faut affronter des équipes avec neuf défenseurs ou d'autres qui voudront nous provoquer. Maintenant, on ne prend pas de but et on dit souvent que c'est l'équipe qui prend le moins de buts qui monte, Alors..."

Gérard De Pina, attaquant du CRUFC : "C'est impressionnant de rentrer sur le terrain devant 4000 personnes en CFA ! Quant au jeu, les copains avaient fait un super travail de sape et quand je suis rentré, les adversaires étaient un peu déboussolés. J'ai pu apporter du sang frais comme le voulait le coach. Mais je ne suis pas encore à 100% physiquement et il me faut encore un peu de temps".

Réginald Becque, capitaine du CRUFC : "Personnellement, je ne suis pas très bien physiquement mais les partenaires m'aident et j'ai toujours la confiance du coach. Ce soir, on s'attendait à trouver deux attaquants, ils étaient Pratiquement quatre ! Alors on a surtout défendu puis à la mi-temps on s'est replacés et au vu de cette seconde période, il est normal qu'on gagne."

FOOTBALL - CFA

Après une période d'incubation qui dura, des mois de janvier à mai, le public calaisien, exposé à la fièvre de la coupe de France, avait évidemment déclaré la maladie. Aussi au soir du 7 mai dernier, quand près de 40 000 tout jeunes supporters du CRUFC quittaient le stade de France pour regagner Calais, pas complètement vaincus, mais pas totalement vainqueurs non plus, on pouvait s'interroger. Le virus du football avait-il été suffisamment fort pour résister aux chaleurs estivales ? Les derniers matches de championnat amateur, fin mai, nous avaient bien livré une tendance mais...
Hier soir, devant près de quatre mille personnes (3952 exactement), le diagnostic fut rapide: Calais connaît toujours la fièvre "sang et or". Le virus, tenace, s'est organisé durant la trêve, pour mieux sévir dès la reprise.

Ainsi, le stade Julien-Denis accueillit-il hier après-midi trois groupes officiels de supporters : 

au Yellow Kop" qui sévissait face à la tribune d'Honneur, se sont joints les "Fidels'supp" (derrière le but nord) et les "Calais toujours" (derrière le but sud). Une répartition à l'amiable qui eut le mérite de colorer l'ensemble du stade. Bien sûr, nous n'en sommes qu'au début de saison et les rangs sont encore espacés chez les uns et les autres. Mais, comme l'indique ce "Fidels'supp" (le but
n'est pas de rassembler deux mille personnes aujourd'hui pour finir la saison à quatre ou cinq !
Aujourd'hui nous sommes une cinquantaine et nous espérons doubler ce chiffre pour pouvoir suivre l'équipe dans ses déplacements». Du coup à Calais, désormais pris entre ces trois foyers de supporters et relancé par le duo d'animateurs, le spectateur est mieux guidé, invité au spectacle du foot. Des pompom girls sont également apparues. Et à l' instar du nouveau maillot du CRUFC (réplique de la sainte tunique portée en Coupe), Julien-Denis a commencé sa mutation : aux couleurs "sang et or" entièrement dédié, mini-Bollaert il apparait, mini-Bollaert il devrait finir. Jacky Hénin nous le confirmait hier : «On attend les données de la fédération pour nommer un architecte avant le mois d'octobre. Dans les deux mois, un projet devrait voir le jour.» Il murmure qu'une plus grande tribune serait construite derrière celle qui existe. Une fois érigée, on abattrait l'ancienne pour décaler le terrain vers l'ouest. Ainsi l'espace d'une seconde tribune, à l'est, serait-il dégagé. Au total, le stade pourrait accueillir huit à dix mille places assises. Et si pour une fois, la fièvre n'était pas délirante... 

 
Pierre-Olivier CAYEZ

 Paroles...

Christian Mattiello, coach de Strasbourg : "On a fait une très bonne entame de match où on a fait douter l'équipe calaisienne, notamment en se procurant quatre occasions qui hélas, ne se sont pas concrétisées.
Je pense que là c'est jouer le match, car après Calais a commencé à pousser, appuyé par le public. Le début de seconde mi-temps est identique à celui de la première ; l'expulsion de Mario Haas change les données. Calais a été plus réaliste et a pris confiance au fil des minutes. Sinon ça s'est joué dans un bon esprit et les deux équipes ont livré un très bon match. Notre objectif est de faire aussi bien que l'an passé et je pense qu'avec ce que l'on a montré aujourd'hui on y arrivera."

Cédric Jandau, auteur du premier but : "Je ne marque pas très souvent, et ça me  fait particulièrement plaisir de le faire pour le premier match à Calais devant autant de monde. Nous avons été sérieux tout le match, prouvé que nous étions là, et que nous serions là".

Mickaël Gérard, deuxième buteur pour le CRUFC : "On savait qu'il fallait être patients et que ça viendrait bien à un moment. Et puis on sait qu'avec un recrutement comme le nôtre, on peut marquer."

Emmanuel Vasseur, meneur de jeu du CRUFC "j'ai encore du mal à finir les matches... J'ai trouvé de bonnes sensations en fin de première mi-temps, mais mes 20 dernières minutes avant de sortir ont été catastrophiques".

Christophe Hogard, milieu de terrain du CRUFC : "sur ma première occasion, en fin de première mi-temps, je m'assure d'abord que je ne suis pas hors-jeu et je réussis un bon contrôle. Mais le gardien me perturbe en restant statique. Alors je pousse trop loin mon ballon, et ne vois même pas Mickey (Gérard) et Fabrice (Baron) à côté de moi. Ensuite je mets une mine mais sur le poteau. Et sur l'occasion de début de seconde mi-temps, je veux effacer mon manque de collectif de la première action alors je fixe le gardien, mais mon centre est taclé in-extremis. Si le score était resté à 0-0, je m'en serais mordu les doigts, c'est sûr ! Mais ce qu'il faut retenir c'est qu'on a pris les quatre points, qu'on a bien joué au ballon et qu'on a enregistré ni blessé ni suspendu. C'est vrai que l'expulsion de Haas a facilité les choses, mais on s'est procuré deux fois plus d'occasions que Strasbourg, on a bien su gérer notre partie, et notre victoire est logique".

Dans les allées de Julien-Denis...

          par Jandau, quelle ne fut pas la surprise du public de voir le 

          panneau d'affichage (visiblement toujours en vacances)

          gratifier Strasbourg de 99 buts !

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